Antimoine
L’antimoine natif se présente sous la forme d’un minerai à la fois lourd, tendre et cassant, connu sous le nom de stibium. D’où le symbole chimique de ce métalloïde polymorphe, Sb. À cet état semi-métallique, l’antimoine est cependant extrêmement rare. Il est revanche présent sous formes de sulfures, d’oxydes ou de sulfosels dans une centaine de minéraux.
Des oxydes et des alliages
Le sulfure d’antimoine est notamment le principal composant de la stibine, un minerai qui a traversé les âges : réduit à l’état de poudre, il servait de mascara aux Babyloniens et aux Égyptiens dans l’Antiquité pour de nos jours participer au scintillement des feux d’artifice et autres spectacles pyrotechniques.
L’antimoine, sous quelque forme qu’il soit exploité, a cependant des caractéristiques trop limitées pour être utilisé seul. Il conduit aussi mal la chaleur que l’électricité, ce qui explique que les oxydes puissent participer à la fabrication de gainages isolants pour les fils et les câbles électriques. Les secteurs du verre, de la poterie et de la céramique profitent des propriétés opacifiantes et colorantes de ses oxydes.
Ce semi-métal est en fait principalement utilisé comme additif dans des alliages avec des métaux tels que le plomb, le cuivre, l’étain et les métaux précieux. Associé au plomb, il en renforce la dureté, ainsi que la résistance à la corrosion et à la fatigue. Pour cette raison, on le retrouve notamment dans les plaques d’accumulateurs et les batteries au plomb. Sous formes de trioxyde (Sb203) et de pentoxyde (Sb205), il fait office de stabilisateur de chaleur et ignifugeant pour les textiles, les plastiques (par exemple le PET), le caoutchouc et les peintures.
Une ressource non renouvelable
Il existe d’autres raisons à l’utilisation parcimonieuse de l’antimoine. La première d’entre elle est sa toxicité : sa composition chimique est proche de celle de l’arsenic. Le trioxyde est d’ailleurs officiellement classé comme produit cancérigène. Respirer des poussières peut provoquer des irritations de la peau, des yeux et des poumons. En milieu professionnel, notamment pour les usineurs, l’exposition ne doit pas excéder 9 mg/m3 d’air.
En réalité, l’antimoine présente de telles contraintes, y compris sur le plan environnemental, qu’il est peu employé en Europe et que des recherches sont actuellement menées pour lui trouver des substituts. C’est la Chine qui en est le principal producteur (plus de 80% de la production mondiale) et le premier consommateur, suivie des États-Unis, de la Corée du Sud et du Japon. Il s’agit surtout d’une ressource non renouvelable, dont la disparation est annoncée dans moins d’une décennie.
Question
Technique
Quel état métallurgique doit avoir
l’ Antimoine pour être Cintré ?
Benoît
ToulouseFrance